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La banalité de la haine

  • Eric PIERRE
  • 10 juin 2022
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 juin 2022


On se demande parfois comment les génocides peuvent se produire mais ce n'est pas la bonne question.



Dans un film de Woody Allen, "Hannah et ses sœurs", après la diffusion d’un documentaire sur la Shoah, un vieux professeur d'université misanthrope s'insurgeait et affirmait avec colère : « On s’étonne de l’extermination des juifs. On se demande toujours comment une telle chose a pu arriver ? Mais ce n'est pas la bonne question. La bonne question est… comment une telle chose n'arrive-t-elle pas plus souvent ? »


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Je ne suis ni misanthrope, ni professeur d’université mais, en effet, à observer la banalité et la fréquence de la haine, je m'étonne – et je me réjouis – chaque jour, que de tels massacres ne surviennent pas plus souvent.


Au cours d’un repas de famille, je me souviens de ce voisin de table qui n'avait cessé, tour à tour, de pester contre les uns et contre les autres. Ce furent d'abord – et pour ne pas trahir son langage – ces enculés de chinois, puis ces enculés d'immigrés, ces enculés d'américains, ces enculés de garagistes, ces enculés de médecins, ces enculés de dentistes, ces enculés de taxis, ces enculés de footballeurs, ces enculés de retraités, ces enculés d'écologistes, ces enculés de politiques puis, enfin, ces enculés de patrons et ces enculés de chômeurs.


Dans une langue plus ou moins imagée, qui n’a jamais entendu ou tenu lui-même, ce genre de propos ? Après un tel inventaire, avec un peu d’humour et d’ironie, je finis par lui demander : « En dehors de toi-même et de tes semblables, qui trouve grâce à tes yeux ? ». J'attends toujours la réponse.


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